Constat

Si les femmes réussissent mieux que les hommes à l’école et si la proportion de diplômées dans la population y est plus élevée, cela ne se retrouve pas dans le monde du travail. D’après l’INSEE « les hommes occupent plus souvent un poste à la hauteur de leur niveau de diplôme ».

Les femmes gagnent 25,7% de moins que les hommes tout temps de travail confondu. À poste et expériences équivalentes, elles touchent 12,3% de moins.  Le phénomène de ségrégation professionnelle et de non mixité perdure dans de nombreux métiers puisque la moitié des femmes en emploi se concentrent dans une dizaine de métiers, souvent peu qualifiés. (http://travail-emploi.gouv.fr/IMG/pdf/2013-079.pdf)

Les emplois à temps partiel, avec des horaires atypiques et de faibles responsabilités sont largement plus occupés par des femmes. En 2015, 1,2 million de femmes salariées sont en situation de temps partiel subi, contre 471 800 hommes. 82 % des temps partiels et deux tiers des travailleurs pauvres sont des femmes

Enfin, en 2011, 6,8 % des femmes étaient à la tête d’une famille monoparentale alors que ce n’est le cas que de 1,6% des hommes.

Les violences économiques concernent aussi la sphère privée, en cas de séparation conflictuelle. Si la loi pour l’égalité réelle de 2014 a mis en place des dispositifs de prise en charge des pensions alimentaires impayées, la loi justice de 2016, par la déjudiciarisation du divorce, peut aggraver la situation de fragilité dans laquelle se trouve des femmes au moment d’un divorce. En effet, beaucoup de femmes, pour fuir une situation de violence (psychologique, physique), sont prêtes à ne pas défendre leurs intérêts, se retrouvant alors démunies. Seul.e un.e juge formé.e peut alors veiller au respect des intérêts de la partie la plus précaire.

 

Revendications

  • Continuer les politiques de promotion de la mixité, notamment à l’école, afin de lutter contre les stéréotypes sexistes dans la vie professionnelle ;
  • Rendre effective l’égalité professionnelle en appliquant les textes déjà en vigueur et en aggravant les sanctions financières des entreprises qui ne mettent pas en oeuvre l’égalité salariale ;
  • Renforcer les moyens de l’inspection du travail afin de protéger les femmes au travail, particulièrement dans les cas de harcèlement sexuel ;
  • Développer une fiscalité féministe, qui passe par l’individualisation de l’impôt sur le revenu ;
  • Revaloriser les salaires des métiers à prédominance féminine et interdire les micro-temps partiels ;
  • Revenir sur les dispositions de la loi justice qui permettent la déjudiciarisation du divorce.