Sur quoi se base ce décryptage ?
Ce décryptage s’appuie sur le projet de Philippe Poutou de 2017 publié sur son site : https://poutou2017.org/sites/default/files/2017-03/ProgrammePOUTOU-2017_WEB_0.pdf
Pour une meilleure articulation des temps de vie
- Le passage aux 32 heures sur quatre jours sans perte de salaire.
- Réduire le temps de travail pour permettre à chacunE d’avoir un emploi, rendre le travail moins pénible, disposer d’un temps de loisir pour participer à la vie familiale et sociale, s’adonner librement aux activités de son choix.
Cette mesure devrait être accompagnée d’une réelle incitation au partage des tâches domestiques et familiales au sein des couples. Aujourd’hui encore les femmes supportent l’essentiel de ce travail domestique, totalement invisibilisé.
- Des modes de garde renforcés
Uniquement dans son résumé de programme de 4 pages : https://poutou2017.org/sites/default/files/2017-01/4PAGES-Campagne-web.pdf
Cette mesure n’est pas du tout détaillée, et ne figure pas dans son programme complet.
Pour la fin des violences économiques
- Le SMIC à 1 700 euros net tout de suite, et une augmentation de tous les salaires de 300 euros.
- Nous ne voulons pas d’un «revenu universel» de quelques centaines d’euros qui maintiendra des millions de personnes au niveau du seuil de pauvreté, mais d’un salaire qui permette à chacunE de vivre dignement.
Cela peut permettre une diminution du nombre de personnes en situation de précarité. Or nous savons que la grande majorité des personnes précaires sont des femmes : les femmes représentent 70 % des “travailleurs pauvres”, 62 % des personnes en emploi non qualifié et 90 % des familles monoparentales, particulièrement exposées à la pauvreté.
- La fin des temps partiels imposés, des contrats précaires, du pseudo statut d’ « auto-entrepreneur » : un CDI, un emploi statutaire pour toutes et tous. Un CDI, un emploi statutaire pour toutes et tous.
78,1% des postes à temps partiel sont occupés par des femmes. 30% des femmes travaillent à temps partiel qui explique en partie les différences de salaire entre les femmes et les hommes. Cependant, cette dénonciation des temps partiels imposés n’implique aucune analyse spécifique à ce que vivent les femmes.
- Une protection sociale élargie, qui garantira à chacunE la gratuité des soins de santé et des médicaments prescrits et utiles, en même temps que des indemnités journalières à hauteur de 100 % du salaire, des allocations familiales assurant, dès la première naissance, la possibilité d’élever dignement ses enfants.
Cela permettra également de réduire le nombre de familles monoparentales en situation de précarité.
- Une garantie de rémunération pour les salariéEs avec une activité discontinue ToutE travailleurE en dehors de l’emploi percevra un revenu au moins égal au SMIC, de même que toutes celles et tous ceux dont l’état de santé ne leur permet pas de travailler
- L’égalité des salaires, la fin de la précarité, la réduction du temps de travail pour touTEs.
Ceci semble purement déclaratif. Comment Philippe Poutoux souhaite-il inciter les entreprises à respecter une égalité salariale effective ?
Généraliser la gratuité des transports publics, retisser un réseau de transport public performant dans les zones rurales, décloisonner les quartiers pauvres des villes.
Peut permettre aux femmes à faibles revenus d’accroître leur mobilité, et donc échapper à une précarité sociale.
Pour qu’aucune femme et qu’aucun enfant ne soit plus victime de violences masculines
Des moyens pour accueillir les femmes victimes de violences (logement, formation des personnels qui y sont confrontés…), la régularisation de touTEs les sans-papiers, l’asile pour les femmes victimes de violences, l’accès immédiat aux soins pour toutEs.
Des espaces accueillant les femmes victimes de violences, ainsi que la formation de toutes les personnes qui peuvent déceler et faire de la prévention auprès de ces femmes sont des atouts très important dans la lutte contre les violences masculines.
Mais il nous semble primordial de rappeler que ces actions doivent être accompagnées de la création d’un important budget alloué aux droits des femmes, ainsi que de la mise en œuvre d’une politique publique et d’une campagne nationale dénonçant les violences masculines.
Pour une politique féministe
Rien dans le programme.
Pour la fin des stéréotypes genrés
- La mise en place de pédagogies émancipatrices qui soient des outils pour penser de façon autonome afin d’acquérir plus de connaissances, de comprendre le monde et de résister à l’oppression.
Devons-nous comprendre par cette proposition que Philippe Poutou souhaite lutter contre tous les stéréotypes entravant la liberté de choix ? Choix des filières, éducation égalitaire (par la formation des professeur.e.s )…
- Une éducation non sexiste
Nous aurions préféré des mesures concrètes de mise en action.
Pour une meilleure représentation des femmes en politique
Interdiction du cumul des mandats et de plus de deux mandats consécutifs
Le non cumul des mandats est une solution pour qu’il y ait une réelle représentativité de la population française en politique et une parité effective.
Pour le droit à disposer de son corps
- Créer 120 000 emplois pour maintenir des établissements de proximité, comprenant au moins un service d’urgence, une maternité et un service de chirurgie, et créer des centres de santé publics ouverts.
Nous espérons que cela comprendra également une augmentation des centres IVG. En effet dans certaines régions françaises, qui sont de réels déserts médicaux, les femmes n’ont pas accès à des centres IVG de proximité.
- Nous défendons le droit des femmes à disposer de leur corps face à ceux qui les forcent à se voiler comme à se dévoiler.
Défense de la liberté des femmes de se vêtir comme elles le souhaitent, mais les espaces ne sont pas précisés, espace public, espace du travail…
- L’avortement et la contraception libres, gratuits et accessibles, des centres IVG et des maternités partout sur le territoire pour répondre aux besoins, l’allongement du délai légal de l’IVG à 24 semaines.
Très bien.
- Nous voulons les mêmes droits pour toutes et tous, femmes et hommes, homos et hétéros, notamment la procréation médicalement assistée pour toutes, une filiation directe pour les couples de même sexe, la fin des stérilisations forcées, le changement d’état civil sur simple demande, l’arrêt des mutilations des personnes intersexuées, des moyens financiers contre les LGBTIphobies.
La PMA pour toutes est une des revendications d’Osez le féminisme !
- De véritables services publics de la santé dans les universités avec accès gratuit à la contraception et l’IVG.
Il serait également utile d’avoir un accès gratuit à la contraception et à l’IVG dès le lycée, accompagné de cours d’éducation à la sexualité égalitaire.